Première en Europe : les voitures autonomes autorisées en France dès 2022

Un nouveau décret modifie le code de la route pour ouvrir la voie publique aux voitures autonomes sur des parcours prédéfinies. Une révolution pour les robot-taxis.

GO ! Émis le 1er juillet, un décret autorise les « véhicules équipés de systèmes à délégation de conduite » – dont la vitesse et la direction sont donc confiées à un algorithme intelligent – à circuler sur la voie publique. Il ne s’agit pas ici des systèmes d’aide à la conduite, qui facilitent la tenue de route par exemple ou empêchent les écarts, mais bien de systèmes intelligents pouvant gérer la circulation dans des conditions pré-établies : circulation dans un embouteillage, sur une voie d’autoroute ou dans un parking.

C’est pas moi, c’est le robot. « Sécurité, progressivité, acceptabilité » c’est le mot d’ordre du gouvernement en matière de véhicule autonome. Pour le moment, le décret limite cette autorisation aux véhicules homologués (donc contrôlés par des organismes agréés) et sur des parcours préalablement enregistrés : campus, entreprise, parc… Mais le plus important, c’est qu’il dégage la responsabilité de l’automobiliste lorsque le système fonctionne normalement et dans les conditions pour lesquelles il a été programmé.

Si un accident survient alors que le robot conduit, alors la responsabilité sera au moins partagée avec l’opérateur de son système.

J’ai 10 ans. Comme le clame le ministre en charge des Transports Jean-Baptiste Djebbari : « Nous donnons dès aujourd’hui à nos industriels et à nos opérateurs de transports la visibilité nécessaire pour les développer – et demain, les faire rouler ». Car voilà dix ans que les voitures autonomes sont fonctionnelles ; dix ans que la Google Car (ancêtre de Waymo) a prouvé sa capacité à circuler sur une route balisée par les lignes et panneaux du code de la route, comme n’importe quel automobiliste. Depuis, divers constructeurs tentent de circonscrire les défaillances possibles et réfléchissent au design intérieur et à l’usage que nous ferons de ces véhicules. Mais le progrès technologique est à l’arrêt car il manque toujours un cadre légal qui autoriserait ces engins à rouler aux côtés des humains.

C’est ce que vient débloquer le décret français qui fera préjudice chez ses voisins européens. Depuis janvier, l’ONU a autorisé la vente de véhicules autonomes de niveau 3, laissant les robots conduire à une vitesse de 60 km/h maximum sur voie rapide. Avec ce décret, la France pourrait faire avancer l’autorisation aux véhicules de niveau 4 et donner vie aux réseaux de bus autonomes.

En attendant, et pour en savoir plus sur le sujet, revoir notre interview de la startup française Navya, aux avant-postes en matière de conduite autonome.

Source : detours.canal.fr