Révolutionnaire : des ingénieurs créent un carburant à partir d’air

Grâce au CO2 présent dans l’air et l’énergie solaire, des ingénieurs de l’École polytechnique fédérale de Zurich sont parvenus à créer un carburant liquide neutre en carbone.

Alors que la COP26 bat son plein, les initiatives se multiplient pour diminuer drastiquement les émissions de CO2, responsables du réchauffement climatique. Des ingénieurs de l’École polytechnique fédérale de Zurich sont ainsi parvenus à créer un carburant liquide neutre en carbone, conçu à partir… d’air et de soleil. Repérée par Daily Geek Show, une étude, publiée en début de mois dans la revue scientifique Nature, détaille ce procédé novateur et durable.

Installée sur le toit de l’école polytechnique, une mini-raffinerie solaire commence par capter le dioxyde de carbone et la vapeur présents dans l’air ambiant. Ces derniers sont ensuite décomposés et transformés en « syngas », ou gaz de synthèse, un mélange d’hydrogène et de monoxyde de carbone. Le mélange est enfin transformé à son tour en kérosène, méthanol ou d’autres hydrocarbures utilisables par divers modes de transport. Le tout, grâce à l’énergie fournie par des panneaux solaires.

Résultat : la combustion du carburant produit la même quantité de CO2 qui a été puisée dans l’air pour le fabriquer, rendant l’opération neutre sur le plan climatique.

« Ce dispositif démontre avec succès la faisabilité technique de l’ensemble du processus thermochimique pour la conversion de la lumière du soleil et de l’air ambiant en carburants jetables. Le système fonctionne de façon stable dans des conditions solaires réelles et constitue une plate-forme unique pour la recherche et le développement », affirme Aldo Steinfeld, l’auteur principal de l’étude.

Sur le même sujet ⋙ McDonald’s ouvre une ferme pilote « ambition zéro carbone » pour limiter son impact environnemental⋙ un gros pollueur ? Mesurez votre empreinte carbone grâce à ce test pour le savoir

Reste que ce système de production n’est pas encore prêt pour fonctionner à grande échelle. Et pour cause : il a fallu 24 heures à la mini-raffinerie solaire pour produire 100 litres de gaz de synthèse et seulement 5 centilitres de méthanol pur, ce qui est très peu. Mais les ingénieurs ne baissent pas les bras pour autant : ils promettent d’améliorer leur dispositif très prochainement, pour atteindre les 20 % de rendement, contre 5 % lors de l’expérience menée récemment.

Source : /www.neonmag.fr