VOLKSWAGEN LANCE LE CHANTIER DE SON USINE DE BATTERIES EN ALLEMAGNE
Volkswagen a lancé ce jeudi les travaux de sa première usine de batteries en Allemagne, pierre angulaire de la stratégie du constructeur automobile pour maîtriser cette production actuellement dominée par l’Asie et accélérer dans sa transition vers l’électrique.
Depuis la future usine de Salzgitter, dans le centre de l’Allemagne, Volkswagen « mènera l’offensive mondiale des batteries », a déclaré le patron du groupe Herbert Diess lors d’une cérémonie en grande pompe.
Volkswagen s’est fixé l’objectif ambitieux de devenir le plus grand constructeur mondial de voitures électriques d’ici à 2025, en injectant des dizaines de milliards d’euros dans cette révolution à marche forcée.
Deux milliards d’euros seront investis dans la nouvelle usine qui sera opérationnelle en 2025, avec l’objectif de produire des batteries pour 500.000 véhicules par an.
« Si l’Allemagne et l’Europe ne veulent pas être distancées par les États-Unis et la Chine, nous devons nous concentrer davantage sur les technologies de l’avenir », a ajouté le patron de Volkswagen, qui ne cache pas son admiration pour les innovations de l’américain Tesla, pionnier de la voiture électrique.
Un ancien site de moteurs à combustion
A Salzgitter, Volkswagen a produit plus de 60 millions de moteurs à combustion depuis 1970, « la moitié de tous les moteurs » du groupe, a rappelé le chancelier allemand Olaf Scholz lors de la cérémonie.
Le site est désormais appelé à devenir le coeur de l’écosystème électrique de Volkswagen.
En France, l’usine Stellantis (ex-PSA) de Trémery en Moselle, qui produisait 3 millions de moteurs thermiques en 2017, présentait récemment sa stratégie pour accélérer aussi son tournant vers le moteur électrique.
Lors de la pose de cette première pierre en Allemagne, Olaf Scholz a rappelé que la première économie européenne avait pour objectif d’avoir 15 millions de véhicules électriques en circulation d’ici 2030.
Volkswagen veut devenir le premier constructeur européen à fabriquer lui-même une partie de ses batteries et à devenir ainsi moins dépendant de la production asiatique où Chine et Corée dominent ce savoir-faire.
Le groupe vise ainsi six projets de méga-usines (ou « gigafactories ») européennes d’une capacité de 40 GWh chacune et une aux États-Unis.
L’Europe vise 25% du marché de la batterie en 2030
L’Europe ne représentait en 2020 que 3% de la production mondiale de batteries, mais elle a l’ambition de rattraper son retard et vise 25% du marché à la fin de la décennie, avec plusieurs ouvertures d’usines prévues au cours de la décennie.
Le groupe Stellantis, issu de la fusion entre PSA et FCA (Fiat-Chrysler), prévoit de construire au total cinq grandes usines de batteries en Europe et en Amérique du Nord.
« Il n’y a pas si longtemps, beaucoup de gens en Allemagne pensaient que les cellules de batterie n’étaient que des pièces de sous-traitance que nous pouvions commander à tout moment en Asie, selon nos besoins », a souligné Olaf Scholz.
Or, « dans certains domaines stratégiques, la dépendance vis-à-vis des chaînes d’approvisionnement mondiales représente un grand risque -un risque trop grand- pour les cellules de batteries », a-t-il ajouté.
De nombreuses entreprises souffrent, depuis la pandémie de Covid-19, de pénuries de composants liées à la désorganisation des chaînes logistiques internationales, poussant l’Europe à vouloir renforcer son autonomie dans certains secteurs industriels.
Source: https://www.bfmtv.com/economie/entreprises/industries/volkswagen-lance-le-chantier-de-son-usine-de-batteries-en-allemagne_AN-202207080517.html
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